Stimulation Magnétique Transcrânienne et Burnout

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La stimulation magnétique transcranienne peut avoir des effets  et bénéfices variés en fonctions des zones du cerveau ciblées par la machine. Il existe donc différents protocoles de SMT. 

En effet, la stimulation magnétique transcranienne répétée, ou SMTr, est utilisée en clinique pour soigner de nombreux troubles, et on ne cesse de lui trouver de nouvelles fonctions thérapeutiques. Un article du Monde a récemment fait écho de sa capacité à améliorer les pertes de mémoire liées à l’âge par une stimulation indirecte de la région du cerveau impliquée dans la mémoire de travail et la mémoire épisodique, l’hippocampe. La mémoire de travail est la mémoire qui nous permet de retenir et de manipuler des informations à court terme (comme par exemple pour réaliser une recette selon un nombre précis de personnes ou retenir un numéro de téléphone le temps de le composer). La mémoire épisodique, quant à elle, est la mémoire à long terme des événements.

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Au centre du burn out, nous avons développé un protocole qui cible les troubles anxieux liés à l’épuisement professionnel. Ce protocole a fait ses preuves depuis plus de 15 ans pour plus de 100 000 patients, et est aujourd’hui corroboré par la recherche.  

Nous stimulons le lobe frontal, qui est la région du cerveau responsable des fonctions de planification, de la capacité de passer d’une tâche à l’autre (flexibilité mentale), de la capacité d’avoir un comportement orienté vers un but plutôt que de nous laisser déborder par nos impulsions et émotions (inhibition), de priorisation, de manipulation de l’information ou encore du maintien de nos capacités attentionnelles en fonction de la tâche que nous souhaitons réaliser. Ces fonctions sont appelées fonctions exécutives. Des études antérieures par IRMf ont montré que le cortex préfrontal gauche, qui fait partie du lobe frontal, est activé pendant les périodes d’exécution d’une tâche, et que le degré d’activation dépend du degré de difficulté de la tâche.

Or, nous savons que ce sont ces fonctions qui sont affectées dans le burn out. En effet, des études ont montré que lors d’un burn out, les zones du cerveau responsables de la réaction émotionnelle s’agrandissaient (volume de l’amygdale, liée au stress et aux émotions, est élargi) tandis que celles responsables du contrôle exécutif, ou de la capacité à raisonner, planifier, inhiber nos impulsions pour avoir un comportement dirigé vers nos buts étaient amoindries (réduction du cortex préfrontal droit, responsable des fonctions exécutives et du gyrus temporal gauche supérieur, qui permet notamment l’apprentissage, la mémorisation et l’expression verbale).  

Pour ces raisons, le cortex préfrontal dorsolatéral (DLPFC) est l’une des principales régions cérébrales d’intérêt pour l’amélioration cognitive par la SMT. Comme nous l’avons vu, le cortex préfrontal joue un rôle important dans la cognition humaine, notamment dans diverses capacités de traitement, dont la mémoire de travail, le contrôle attentionnel et le traitement de l’information épisodique. La plupart des études ont trouvé que la stimulation du DLPFC gauche par la SMTr produisait l’amélioration cognitive la plus efficace.  

C’est donc cette zone que nous stimulons dans le protocole développé au centre du burn out. En stimulation à visée clinique, nous pouvons avoir deux types d’action : une action inhibitrice et une action activatrice. En avançant dans nos recherches, nous avons sélectionné l’action inhibitrice, qui montre de meilleurs résultats dans la réduction des symptômes liés au burn out. Il s’agit donc du protocole frontal inhibiteur, ou “F.I.” 

Par son action sur le lobe frontal, et grâce à la plasticité cérébrale, ce protocole permet donc l’optimisation psychique.  Compte tenu des connaissances actuelles de la science sur les fonctions du cortex dorsolatéral préfrontal gauche, que nous avons développées ci-dessus, de nombreuses études ont été réalisées dans le but de vérifier que la stimulation magnétique transcranienne sur cette zone était efficace pour l’optimisation cognitive. Ainsi, plusieurs études ont montré que pratiquer la stimulation magnétique transcranienne répétée sur le cortex dorsolatéral préfrontal gauche permettait d’améliorer l’inhibition (ou la capacité à avoir un comportement orienté vers un but), la mémoire de travail (le maintien à court terme et la manipulation de l’information), ainsi que la mémoire et la fluence verbale, ou la capacité à s’exprimer clairement sans chercher ses mots. L’action de la SMT sur ces fonctions lui confère donc une capacité d’optimisation cognitive, notamment chez les personnes en burn out, mais également chez les sujets sans trouble particulier.  

Ainsi, des études antérieures ont montré que les personnes en bonne santé ayant eu recourt à un traitement par SMT ont amélioré leur mémoire épisodique et leur mémoire de travail que nous avons définies plus haut ainsi que leur mémoire procédurale, qui concerne les performances d’apprentissage moteur. Comme nous l’avons vu, les résultats des recherches sur la SMT ont montré l’amélioration les fonctions cognitives. Des études récentes ont également introduit l’application combinée de la SMT et de techniques de neuro-imagerie telles que l’imagerie par résonance magnétique fonctionnelle (IRMf) qui permettent de préciser les régions du cerveau stimulées et leur implication.  

En renforçant la zone du cerveau responsable du fonctionnement exécutif, nous renforçons notre capacité à appréhender nos émotions avec plus de distance et leur redonnons leur rôle motivateur plutôt que de nous laisser dépasser par elles. 

 Ainsi, notre protocole F.I. est recommandé dans les cas de burn out, d’épuisement professionnel, des troubles anxieux tels que l’anxiété généralisée, mais aussi pour pallier les pertes cognitives (mémoire, attention, concentration…) observées dans le burn out.